A la lueur d’une bougie ils ont dansé
Dans l’ardeur ils ont rougit et se sont collés
Devant l’incandescence ils se sont touchés
Sans aucune défense, ils se sont caressés
Sur la musique « i see you » il lui a fredonné
Le romantique, les mots doux, il lui a avoué
Elle fut séduite par ces murmures
Face à cette inédite monture
Deux corps se sont cachés sous les ombres
Les pores ont frissonné dans la pénombre
Ils se sont échangés «je t’aime»
Ils se sont fait leur poème
Deux corps vigoureux se sont dévêtis
Sous la chaleur du feu ils se sont promis
De ne faire qu’un, toute la nuit
Jusqu’au matin, dans le lit
Deux corps langoureux se sont mélangés
Sous la sueur, les amoureux ont fusionnés
Ils aperçoivent la vie autrement
Ils conçoivent les envies avec engouement
J’avais pourtant fait des promesses
J’avais pourtant fermé ma jeunesse
De ne plus te voir
De ne plus te croire
Mais quand le désir se montre
Toutes les lois peuvent bien mourir de honte
Mais quand le plaisir abonde
Toutes les fois peuvent bien sourire aux contes
Dans la démesure de mes sentiments
Dans la luxure de mes châtiments
Je ne vois qu’une personne parmi les flammes
Je ne vois qu’une démone, je suis sous son charme
Elle, si belle, est la nymphe du paradis perdu
Fille du ciel, si mince à l’anatomie menue
Elle sera ma proie, le trophée roi
Elle brûlera ma soie, étouffée de joie
Promise à devenir ma reine
Permise à tenir mon harem
Elle allumera les cierges
Elle ne sera plus vierge
Elle me donnera un fils
Elle m’offrira ce sacrifice
Il grandira comme mon héritier
Il règnera sur le monde entier
Mais les dieux me l’ont prise
Mais les cieux m’ont volé l’éprise
Je suis solitaire sur mon royaume souillé
Je suis millénaire, un fantôme sans sa moitié
Elle a dû oublier la couleur de mes pouvoirs
Elle a dû se résigner à la ferveur de son parloir
Je l’imagine libérée de mon joug, s’épanouissant
Je la dessine parée de bijoux, chantant
Nos chemins se sont croisés un soir
Nos destins ne sont plus liés à l’espoir
Elle a dû être lavée de tout pêché
Elle a dû être pardonnée de mes baisers
Elle porte en elle le fruit de nos entrailles
Elle borde en elle la vie sur son poitrail
Nous nous sommes mariés dans tous les océans
Nous nous sommes alliés devant les portes du temps
Je possède toujours ma bague à l’annulaire gauche
Cela m’obsède, amour vague à la crépusculaire débauche
Cela me nivèle par le bas, était-ce réel ?
Sans nouvelle de ses pas, serait-t-elle cruelle ?
L’enfant continu de grandir quand je suis tenu de mourir
Mon sang afflue à pourrir quand mon fils apprend à courir
Je pense m’être endormi à une rêvasserie
Errance d’une féerie à ma mélancolie
La pluie sur mes terres ne cesse de couler
Les intempéries sur mon fer se pressent à le faire rouiller
Je suis une écriture dont la page est tournée
Je suis une aventure dont les sages ont racontés
J’appartiens aux archives du passé
Je fais partie des livres achevés
Ma progéniture ignorera mon existence
Ma sépulture reposera sur l’absence
Ma race s’éteindra avec ma disparition
Ma trace s’effacera avec mon impression
On peut espérer que ma descendance marche sur mes empreintes
On peut souhaiter que ma semence parle de mes enceintes
Je m’assois maintenant sur le royal poussiéreux
Dans mon désarroi venant du sacral religieux
Je suis pourchassé au-delà de mes murs
Je suis expatrié, couvert de blessures
A mon hiver, vieux et sénile
A mon désert, lieu de l’exil
Je suis le guide des disparus
Je garde la pyramide des déchus
Sur ma route, voilà que je la retrouve
Dans le doute, Je peux lui dire ce que j’éprouve
Aveuglé, je tâte les traits de son visage
Dans ma cécité, je constate la réalité de son âge
Dans les mémoires, on retiendra le nom d’un tyran
Dans les couloirs, on entendra les talons d’un itinérant
Rien ne peut empêcher un démon d’aimer la pureté
Rien ne peut s’opposer au dragon de se consumer pour sa dulcinée